Début mars, j’ ai appris qu’ un petit français prénommé Rémy Jegard allait participer à la Barkley.
J’ ai décidé de le contacter et de lui proposer de faire un interview d’ avant course et un d’ aprés course.
Il a accepté sans aucun souci. Encore merci Rémy.
C’ est au télèphone début mai que nous avons effectué le deuxième entretien.
Je vais essayer de vous retranscrire le mieux possible » Sa Barkley « .
Tout d’ abord je tiens à rappeller que Rémy a bouclé un tour ( 35km et 4000+) avant de décider d’ en rester la. L’ objectif étant de faire 5 tours. Mais cette année aucun coureur n’ a réussi à venir au bout de la Barkley.
Lorsque je lui ai demandé pour commencer, quels sentiments prédominaient aprés la Barkley, sa réponse fut « c’ est un sentiment mitigé ». D’ un côté, il a véçu une super aventure et rencontré des personnes exceptionnelles, surtout Laz qui est l’ organisateur et inventeur de la course, personne haute en couleur. D’ autre part, il est frustré de s’ être arrêté à la fin du premier tour alors qu’ il était encore « bien physiquement ». Il savait qu’ il n’ aurait certainement pas fini le 2éme tour, mais aprés coup, il ressent comme un « sentiment bizarre », un certain goût d’ inachevé.
Ce goût d’ inachevé, il va pouvoir y remédier car quand je lui ai demandé si il était partant pour retenter cette aventure, sa réponse fût claire et directe » OUI « . Donc si tout se passe bien, l’ année prochaine nous auront droit à l’ acte 2 de Rémy à la Barkley.
Rémy a déjà participé à des ultras » classiques « . Il me semblait donc intéressant de savoir quelles différences il voyait entre un ultra et la Barkley. Pour lui, il y a 4 différences majeures. Tout d’ abord le fait que le terrain ne soit pas balisé et qu ‘il faut s’ orienter par ses propres moyens. A ce sujet, il ne sait pas si cela demande d’ être bon ou non en orientation car il n’ a pas vraiment eu l’ occasion de s’ atteler à cette tâche. Il a surtout suivi un petit groupe. D’ autre part, le dénivelé qui est » monstrueux « . Comparativement, il y a deux fois plus de dénivelé que sur l’ UTMB. Et c’ est trés souvent des montées » face à la pente ». Ensuite, il y a l’ état du terrain. De la broussaille et de la végétation en tout genre. Et pas des plus sympathiques ( ronces…). Enfin, au vu du profil de la course, pour finir les 5 tours vous êtes obligés de passer 2 nuits dans la nature, à la différence des ultras où les meilleurs n’ en passent qu’ une seule.
Aprés avoir entendu cela , je voulais savoir quelles etaient les difficultés que Rémy avait rencontré.
Premiérement, l’ orientation car les cartes que Laz donne sont » plutôt approximatives « . Mais Rémy pense qu’ un bon orienteur doit pouvoir s’ en sortir.
Ensuite, le temps perdu dans les broussailles. Pas de beaux sentiers bien balisés sur la Barkley. Que de la végétation sous vos pieds.
Enfin, les différences de température et surtout le froid qu’ il a pu ressentir à certain moment. Cela lui a même procuré un bon » moment de flippe » quand dans la nuit sur les hauteurs il s’ est retrouvé pendant un bon quart d’ heure complétement transi de froid.
Pour Rémy, le trail reste un jeu et la Barkley aussi. Il n’ a pas ressenti de changement particulier aprés cette course. Il est toujours le même. Il aime vivre le moment présent. Ce qui l’ a le plus surpris, c’ est l’ engouement qu’ a engendré sa participation à la Barkley. Les reportages TV, les interviews, les différentes sollicitations. Tout cela, il ne s’ y attendait pas. Alors, comme il me dit, » je ne vais pas faire mon blasé « . Et il profite du moment.
Pour conclure, je lui ai demandé de me redéfinir en 3 mots la Barkley maintenant qu ‘il l’ avait véçu. Avant l’ aventure, ses trois mots étaient : mystère, rusticité et difficulté.
Aprés la Barkley, ses 3 mots furent: liberté ( » pas de contrainte, livré à soi même, pas de régles « ), rencontre ( surtout celle avec Laz) et ambiance ( » woodstock, intimiste « ).
Pour ceux qui veulent en savoir encore plus, Rémy va sortir un livre sur sa course.
Alors à vous de chercher un peu si vous voulez vous procurer ce bouquin ( je fais mon Laz ! ).
Encore un énorme merci à Rémy pour nous avoir fait partager cette Barkley.
On the road again !